mercredi 24 juin 2015

Alfa Romeo Giulia 2015 : Une bien grande mission l'attend


Jusqu'au dernier moment on aura eu un doute sur l'appellation de cette fameuse Alfa "Progetto 952". Cela faisait des années qu'on l'appelait Giulia, en hommage à sa célèbre descendante de 1962. Et elle s'appellera bien Giulia, cette berline que tout le monde attend depuis de longs mois, voire de longues années. Sa mission est très lourde : redonner confiance à une clientèle qui est passée depuis belle lurette aux allemandes, prouver que les italiens savent encore faire des voitures de grande série un temps soi peu enthousiasmantes, redonner une couleur verte aux courbes de ventes de la marque, s'imposer aux USA, et s'émanciper définitivement de la marque cousine Fiat. Mission impossible ? L'avenir nous le dira. Mais la Giulia Quadrifoglio Verde présentée aujourd'hui annonce tout de suite la couleur !





Car c'est bien avec son porte-drapeau sportif que la Giulia s'est exhibée aujourd'hui au musée d'Arese fraîchement rénové. Une version Quadrifoglio Verde dotée d'un moteur 6 cylindres 3.0L turbocompressé affichant la puissance équivoque de 510ch , capable de propulser cette Giulia QV de 0 à 100 km/h en 3.9s ! Le ton est donné. D'autant plus que c'est Ferrari, sur la base d'un moteur Maserati, qui s'est occupé du développement de ce bloc tout alu.

Et Alfa Romeo a mis les petits plats dans les grands : retour à la propulsion (une première sur une Alfa de grande série depuis l'Alfa 75), plateforme "Giorgio" empruntée à Maserati, nouveau logo rafraîchi, suspension avant innovante, lame de bouclier avant active, poids maîtrisé, capot et pavillon en fibre de carbone, portières en aluminium, nombreuses aides électronique (mais pas trop intrusives non plus), boite double embrayage, et un coup de crayon digne de la marque.


Reconnaissons-le, on ne peut qu'être impressionné par ces premiers visuels. Mais gardons la tête froide : il s'agit là de la version la plus sportive de la gamme. La magie persistera-t-elle quand nous découvrirons les versions pour "Monsieur tout-le-monde", privées du bouclier avant béant, du diffuseur arrière, de ces 4 sorties d'échappement et de cette peinture sanguinolente ? On peut raisonnablement penser que oui. Car avec son long capot, ses porte-à-faux très courts, son empattement long, son profil sculpté et son petit coffre, la Giulia offre un style suffisamment élégant et décalé pour interpeller une clientèle en mal d'originalité dans cette catégorie. Le trilobo, la fameuse calandre triangle, est toujours là pour apporter la touche finale à un dessin plutôt réussi dans l'ensemble. Mais la première impression ne laisse planer aucun doute sur la rivale N°1 de la Giulia : la BMW Série 3.


Première pierre à la reconstruction d'Alfa, la Giulia ne sera cependant commercialisée qu'au premier semestre 2016 ! Mais il était important pour Sergio Marchionne de la présenter ce 24 juin 2015. Pour les 105 ans de la marque ? C'est la version officielle qu'on nous sert dans le communiqué de presse. Non en fait, Il fallait vraiment prouver que la voiture existait et qu'elle était bien en fin de développement. Le contesté (et contestable) PDG du groupe FCA ne peut en effet plus se permettre de se vautrer une nouvelle fois dans son plan de relance d'Alfa Romeo. La marque sort en effet d'une des périodes les plus sombres de son histoire, dont Marchionne est le seul responsable. Depuis son arrivée en 2004, il s'est singularisé par une gestion lamentable, à base de plans de relance fantaisistes, de volte-face, d'annulation de projets capitaux et de déclarations frisant la bêtise. Saluons au moins son retour à la raison, et espérons qu'il saura mener à bien cette reconquête, à savoir vendre 400.000 voitures frappées du biscione par an à partir de 2018.

Dans les mois qui viennent arriveront les moteurs 4 cylindres essence et diesel, et une déclinaison break. Puis fin 2016, ce sera au tour du "progetto 949" de rentrer en scène, comprenez par là le premier SUV Alfa Romeo. Enfin en 2017/2018, ce seront un plus gros SUV, la remplaçante de la 166  et la nouvelle Giulietta qui termineront ce renouvellement. Oubliez l'idée que la MiTo puisse être un jour remplacée !


10 ans après la 159, Alfa Romeo nous présente donc aujourd'hui un bien bel écrin pour le moteur "made by Ferrari". La Giulia fait pour le moment bonne impression. Reste à connaître la suite : l'habitacle, la qualité de la conception et de la fabrication, les moteurs, les prix, etc... Car n'oublions pas : la 159 elle aussi était belle, et ça n'a pas suffi !


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Source photos : Fiat Press

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